Les facteurs sociaux influençant le cancer du sein

Rédigé le 04/05/2025
Yaelle


Les catégories socio-économiques moins favorisées sont généralement plus à risque pour la plupart des cancers, puisque celles-ci n’ont pas forcément accès à des dépistages réguliers, ce qui retarde donc le diagnostic. Toutefois, en ce qui concerne le cancer du sein, il semblerait que les femmes les plus éduquées soient les plus à risques.

En effet, une étude publiée début avril dans la revue International Journal of Cancer par la professeure Margherita Pizzato, de l’université de Milan et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ayant suivi plus de 300 000 femmes de 9 pays européens sur 14 ans a démontré une corrélation entre le niveau d’études et l’incidence du cancer du sein. Selon cette étude, les femmes ayant étudié moins longtemps verraient leur risque de présenter un cancer du sein baisser de 19% pour les formes les plus invasives. Cela s’explique notamment par le mode de vie généralement lié aux catégories socio-économiques. Les femmes ayant fait de longues études ont en moyenne des enfants plus tard ou choisissent de ne pas en avoir (nulliparité)*. Or, les études ont démontré que les changements hormonaux ayant lieu pendant la grossesse réduisent les chances de développer des tumeurs mammaires. D’autres facteurs, comme la consommation d’alcool ou la prise de contraceptifs oraux sont également à prendre en compte.

Toutefois, cette étude a également démontré que les cancers développés par ces femmes étaient les formes les moins agressives et étant donc associées à un meilleur pronostic. Ces résultats permettent globalement de dire qu’il est essentiel d’adapter les campagnes de sensibilisation au cancer aux différents groupes sociaux, qui ne sont pas soumis aux mêmes facteurs de risque.

Sources : Le Monde, “Cancer du sein : le risque plus élevé chez les femmes les plus éduquées”, 26 avril 2025

(*) : Opdahl, S., Alsaker, M., Janszky, I. et al. Joint effects of nulliparity and other breast cancer risk factors. Br J Cancer 105, 731–736 (2011). https://doi.org/10.1038/bjc.2011.286