Le cancer du sein étant l’un des cancers les plus courants au monde, la recherche pour trouver des moyens de prévention est continue. Les facteurs de risque, tels que le tabac, l’alcool ou une alimentation déséquilibrée, sont bien connus mais des facteurs de protection potentiel sont étudiés. Parmi eux, l’allaitement, déjà associé à une baisse des risques d’hypertension et du diabète de type 2, semble également être lié à une réduction des risques de cancer du sein chez la femme (1).
En effet, une méta-analyse (2) combinant des données de 47 études a révélé qu’allaiter pendant une année entière réduit le risque de cancer du sein de 6%. De plus, l’allongement de la durée de l’allaitement offre encore plus de protection (allaiter pendant 2 ans réduit le risque de cancer du sein de 12%). La réduction des risques est donc proportionnelle à la durée totale de l’allaitement. Ces bénéfices sont particulièrement prononcés avant la ménopause, mais existent également après ; une étude a trouvé que l'allaitement réduit le risque de cancer du sein de 13% avant la ménopause et de 17% après. Enfin, l'allaitement réduit non seulement le risque de différents types de cancer du sein (hormono-dépendants et non hormono-dépendants), mais aussi du cancer de l’ovaire (3).
Plusieurs mécanismes biologiques expliquent le lien entre l'allaitement et la réduction du risque de cancer du sein. L'allaitement diminuant les niveaux d'œstrogènes dans le corps (des taux élevés étant associés à un risque accru de cancer du sein), cela pourrait réduire le risque de développement de cellules cancéreuses. Les processus de différenciation des cellules mammaires pendant la grossesse et l’allaitement pourraient de même jouer un rôle protecteur contre le cancer (4). Enfin, lors de l'allaitement, les cellules épithéliales des seins (cellules tapissant les canaux lactifères) sont régulièrement renouvelées et les cellules ayant un ADN endommagé (pouvant donc évoluer en cellules cancérigènes) sont donc éliminées.
En se débarrassant de ces cellules avec des anomalies génétiques, le sein maintient une population cellulaire plus saine et moins sujette à des mutations cancérigènes, et se protège ainsi de potentiels cancers.
Sources : (1) : https://blogs.cdc.gov/cancer/2019/08/01/breastfeeding-for-cancer-prevention/
(2) : https://www.komen.org/breast-cancer/risk-factor/not-breast-feeding/