Bilan des 20 ans du dépistage du cancer du sein

Rédigé le 27/07/2024
Yaëlle


Cette année, le programme de dépistage du cancer du sein en France a 20 ans. Ce programme gratuit incluant une mammographie tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans, ainsi qu'une seconde lecture des mammographies sans anomalies détectées (pour plus de précision), n’est pourtant pas des plus efficaces en ce qui concerne le taux de participation. En effet, malgré l'augmentation des taux de guérison du cancer du sein grâce au dépistage (90 % de guérison si le cancer est diagnostiqué à temps), 1 femme sur 2 ne se fait pas régulièrement dépister (1). Ce chiffre résultant d’un sondage en France est d’autant plus impactant qu’en Finlande et au Danemark, il ne dépasse pas les 20 % (1 femme sur 5 ne se faisant pas dépister).

De nombreuses raisons expliquent ce faible taux de participation, dont les principales sont la peur de la douleur liée à l’examen et du diagnostic associé, la pudeur (la gêne de se dénuder devant un médecin) ou un manque d’information et de temps. De plus, un tiers des sondées considèrent qu’en l’absence de symptômes indiquant un cancer du sein, le dépistage n’est pas nécessaire. Enfin, 11 % des femmes interrogées pensent que cet examen ne sert pas.

Afin de répondre à ces peurs et idées reçues, diverses solutions sont envisagées pour réhausser le taux de participation des femmes françaises aux programmes de dépistage. L’amélioration de l'accès à l'information, notamment des campagnes de sensibilisation, comme celle d'Octobre Rose, sont lancées par des organismes comme La Ligue contre le

Cancer.

De plus, l’introduction de nouvelles technologies (2), comme la tomosynthèse (mammographie 3D) associée à une image 2D synthétique dans les programmes de dépistage, est recommandée par La Haute Autorité de Santé (HAS) pour améliorer la détection tout en minimisant l'exposition aux rayons X. Enfin, en réduisant également les barrières sociales et émotionnelles, le taux de participation au dépistage du cancer du sein pourrait augmenter significativement, sauvant ainsi davantage de vies.

Sources :

Fédération Nationale des Médecins Radiologues, “20 ans après, focus sur le dépistage”, conférence de presse du 23 juillet 2024

(1)https://sante.journaldesfemmes.fr/maladies/2950223-depistage-cancer-du-sein-etude-chiffres-2023/

(2)https://www.has-sante.fr/jcms/p_3421814/fr/la-has-actualise-ses-recommandations-sur-l-examen-du-depistage-organise-du-cancer-du-sein